Rédigé par Romain | Classé dans : Montagne, Vélo
Anselme voulait faire une vraie sortie de vélo de montagne depuis longtemps, me voyant revenir des grands tours avec les yeux qui brillaient.
Quoi de plus indiqué pour ce véritable rite initiatique que la traversée du Plateau d’Emparis ? Une longue montée pour atteindre l’altitude, la traversée de la steppe panoramique, la belle descente joueuse sur le Chazelet, la remontée par le long vallon de la Buffe, le portage pour remonter sur le plateau, un long single puis la descente directe sur Besse par le mythique GR54… Il y a absolument tout dans cette sortie.
Côté météo nous avons dû concilier avec la tempête Barbara et ses rafales à 120km/h en altitude sur l’Isère, heureusement un peu plus calme en s’approchant des Hautes-Alpes. Mais le vent du Sud nous a bien secoués tout de même, dans les lacets de la montée puis sur la traversée du plateau – rendant les faux-plats-descendants avec vent de face un peu laborieux !
Cette douceur apportée par le foehn a rendu l’ambiance étrange : une atmosphère d’automne, avec son herbe jaunie, ses boulots et mélèzes jaunes et encore des plaques de neige en altitude, mais une température très douce malgré le vent, même à 2300m. Fût-il venu du Nord, nous eussions dû prendre doudounes, bonnets et moufles. (phrase à 1000 points)
La piste qui monte au plateau depuis Besse. Avec le fort vent de face un lacet sur deux, nous n’aurons pas fait de record de vitesse cette fois !
Arrivés sur le plateau, nous traversons la tourbière et remontons vers le Col du Souchet, malgré une casse de chaîne qui sera vite réparée. Le terrain est très gras, la boue colle aux pneus et s’accumule dans la mécanique.
BO : Dans les steppes de l’Asie Centrale – Alexandre Borodine, 1880.
Au Col du Souchet.
Début de descente plein cadre sur la Meije.
En arrivant sur le Chazelet.
Les quelques remontées raides sur la piste de la Buffe commencent à entamer un peu les jambes de mon jeune, qui s'accroche pourtant…
Nous nous interrogeons sur la présence des loups dans ce vallon. La réponse nous saute aux yeux quelques centaines de mètres plus loin.
Arrivés tout au bout de la vallée, il faut remonter sur le plateau. C’est le moment de découvrir – avec plus ou moins de bonheur - la technique du portage !
Le temps se voile franchement, et ayant été un peu épargnés dans le vallon de la Buffe nous retrouvons ici un vrai vent de face. Il rend la section le long du Rif Tord (un long faux-plat descendant plutôt rapide d’habitude) assez fatigante.
Enfin, nous attaquons le GR54 et ses épingles creusées en forme de virages relevés. Le terrain est assez gras ici aussi bien sûr, et les vitesses n’ont rien à voir avec ce qu’on peut envoyer en été. Mais c’est une descente tellement belle et continue qu’on ne boude pas notre plaisir.
Il paraît qu’un VTTiste passerait à côté de sa carrière s’il n’allait pas au moins une fois par an sur le plateau d’Emparis !